L’Allemagne a l’intention de réduire ses dépenses et limiter ses prêts l’an prochain dans le but de revenir à une politique budgétaire « normale » après avoir abandonné son approche de la pandémie de COVID et de la crise énergétique, selon le projet de budget du gouvernement annoncé lundi.
En revanche, le gouvernement surveille les dépenses record de l’armée dans le but de le renouveler, selon un projet prioritaire après le déclenchement de la guerre en Ukraine, les dépenses de défense de l’année prochaine représentant 2% du produit intérieur brut, conformément à la recommandation de l’Alliance atlantique.
La première force économique de la zone euro, qui est entrée en récession cet hiver, prévoit des dépenses de l’année prochaine de 445,7 milliards d’euros contre 476,3 (519,7 milliards $) prévus pour cette année, mais le mémoire sur le budget souligne que les dépenses de 2024 sont de 25% supérieures à celles de 2019, avant la crise de la COVID-19.
De cela l’Allemagne est engagée de sa règle constitutionnelle de « limitation de la dette », qui interdit à l’État d’emprunter plus de 0,35% de son PIB chaque année.
Ce plafond est revenu en vigueur depuis l’année en cours après avoir été suspendu pendant trois années consécutives pour permettre au Gouvernement de pomper des milliards d’euros dans le pays afin de réduire l’impact de la crise sanitaire.
Cependant, l’Allemagne a dû rechercher un équilibre délicat dans le respect de la règle de limitation de la dette dans le budget 2023, avec l’établissement de nombreux fonds privés non inclus dans les comptes budgétaires officiels.
Le gouvernement utilisera l’un de ces fonds extraordinaires pour augmenter ses dépenses de défense en 2024 et tirera 51,8 milliards d’euros (56,5 milliards de dollars) de ces dépenses du budget de la défense ordinaire, un montant record comparé à quelque 50 milliards (54,5 milliards de dollars) dans le budget de 2023.
Ce montant s’ajoute aux 19,2 milliards d’euros (environ 30 milliards de dollars) du « Fonds spécial pour l’armée », c’est un fonds de 100 milliards d’euros annoncé par le Conseiller après le début de la guerre russo-ukrainienne, dont seule une petite fraction a été dépensée jusqu’à présent.